Le prof de français
Il était souvent habillé d’un long manteau noir. Il avait un grand sourire avec des canines pointues qui pouvaient me faire penser à Dracula, en plus sympathique toutefois. Il m’impressionnait parfois. Il avait même pas 30 ans, et moi j’étais une jeune fille sage de 5ème. Il avait une façon singulière d’enseigner le français, parce qu’il était rétro et moderne à la fois laissant la part grande à ses leçons de moral. Ce qui lui importait le plus ce n’était pas la conjugaison ou la grammaire, mais bien de sensibiliser nos esprits, de nous mener à nos propres réflexions, de faire de nous des êtres capables d’avoir le sens critique et de développer nos opinions.
Son dernier cours de l’année scolaire fût un long discours évoquant le fameux « Big brother is watching you » de Geoge Orwell. Lire « 1984 » était à ses yeux plus important que réciter le présent, le passé simple ou le futur antérieur. « Vous pouvez oublier toutes les leçons que j’ai pu vous enseigner, mais surtout n’oubliez pas que vous êtes libres! ».
Aujourd’hui, assurément, la liberté et l’écriture ont une place importante dans ma vie. Et je souris en réalisant que cet homme de lettres est même plus jeune que certains amants qui ont partagé mon lit!
Un commentaire
Félix de V
Qu’est-ce qui a fait affleurer en vous, en ce 6 mars 2019, le souvenir de ce professeur de français ?