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Le choix des mots
En quittant la chambre nous échangeons sur nos expériences diverses et variées. Il sourit lorsque je lui raconte dans l’ascenseur les circonstances de ma première éjaculation faciale (je ne raconte pas tout ici ;). Il rend les clés à la réceptionniste et continue la conversation par un « je ne sais pas si on se reverra, mais… » poursuivant le récit de son anecdote.
J’ai aimé toutes ces confidences que nous nous sommes faites lors de cette première rencontre, mais cette petite phrase vient semer le doute en moi. N’a-t-il pas envie de me revoir? A-t-il des doutes sur mon envie de le revoir? Peut-être que maintenant que la rencontre s’est concrétisée, il y aurait moins d’intérêt, de désir ou de plaisir à se revoir? Ça me laisse perplexe.
Nous étions plutôt d’accord sur le fait que plus on se connaît et plus on sait comment donner du plaisir à l’autre. Je ne suis pas friande des one shot, sauf quand ça s’impose comme une évidence quand le feeling n’y est pas! Et là ce n’est pas le cas.
Je me permets donc plus tard de lui poser la question, pourquoi avoir utilisé ces mots? Simplement parce que la distance limite les occasions et que lorsque les opportunités se présenteront il faudra que l’envie et la disponibilité soient là, et on ne peut pas être certains que ce sera le cas. Je suis rassurée.
La communication est clé dans toute relation. Le choix des mots peut avoir de l’incidence sur la perception de l’autre. Avoir une communication positive qui reflète ce que l’on veut peut aider à obtenir ce que l’on veut, l’inverse peut plutôt mettre l’accent sur ce que l’on craint et semer le doute dans l’esprit de notre interlocuteur.
Je l’ai quitté en lui souriant et lui disant: « Je serai heureuse de te revoir! ».
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Instantané
Se reconnaître à la sortie du métro, faire connaissance autour d’un verre, découvrir nos histoires, nos affinités. Décider de poursuivre la soirée avec un bon petit plat fait maison. S’installer sur le canapé et laisser les mains se ballader à leurs guises. Se laisser enivrer par les caresses et la perspective de cet instant qui me faisait envie depuis un moment. Les vêtements tombent, le canapé devient étroit, il est temps de passer à la pièce d’à côté… Être impressionnée par les miroirs mais finalement ne pas trop les regarder, fermer les yeux pour mieux recueillir les sensations, le plaisir prodigué est intense. Sucer, être doigtée, fessée, pénétrée, léchée, tout ça à la fois, c’est divin. La fenêtre est fermée pour que mes gémissements ne gênent pas les voisins. La rencontre se poursuit par d’agréables conversations. L’heure est tardive, il est plus simple de rester dormir. Partager le lit, des câlins et des gestes tendres aussi. Ne pas dormir beaucoup dans cet environnement différent. Repenser à ces moments, ressentir déjà l’envie de l’écrire. Se réveiller nue et couverte de câlins. Retrouver ma petite culotte laissée la veille sur le parquet. Pour une fois prendre le RER, écrire ces mots, changer discrètement de robe dans la voiture et appuyer sur publier avant d’arriver au travail.
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Protégé : Indécence virtuelle
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L’apéro de Paris Derrière
Fin juin, j’ai pris une journée et je suis allée en Auvergne au milieu des volcans pour assister à un séminaire et avancer sur mon idée de lancer une activité de coaching. Comme nous étions en petit comité, j’ai osé parler de Lilou et de mon blog érotico sensuel. Le conseil des mentors: « C’est super, trouve des partenaires et lance toi! ».
Quelques jours plus tard, j’apprends sur Twitter que Paris Derrière organise le 3 juillet un apéro! Je n’hésite pas une seconde et contacte Emma qui me propose très chaleureusement de venir. Jusqu’à présent, à chaque événement auquel j’ai pu assister je suis toujours restée timide, et surtout, j’avais du mal à dire que je suis Lilou. Mon challenge est donc d’y assister et d’oser me présenter en tant que Lilou, de l’assumer pleinement.
Aussitôt arrivée, je découvre un lieu très classe et convivial, un monsieur en tutu, vient à moi avec le sourire, il m’indique où se trouvent les convives déjà arrivés et m’invite à les rejoindre. Ensuite, je suis accueillie par Miss Dactari, je l’avais déjà rapidement croisée à une soirée, il y a très longtemps, je suis impressionnée par son aisance et sa posture d’experte du libertinage. C’est l’occasion de parler un peu et de faire plus ample connaissance, j’apprends qu’elle ira aussi à l’apéro libertin organisé par Adam le 12 juillet. Puis j’aperçois au loin Eve de Candaulie, c’est une femme que j’apprécie beaucoup et que je n’ai pas eu l’occasion de voir depuis presque 2 ans, je suis donc ravie que cette soirée me donne l’opportunité de la revoir, mais elle est pour le moment occupée avec d’autres personnes.
Mademoiselle B, experte domina, se présente à moi, sa présence et son assurance m’impressionnent, elle a une forte personnalité. Une très belle femme, habillée très sexy. Je découvre également Marie L’Albatrice et D’Ange, les organisateurs de l’Erosphère. Il y a également un dessinateur Joel Person et un sexologue Philippe Arlin venu parler avec passion de son prochain livre voulant dédramatiser les problèmes de sexualité dans le couple en proposant le point de vue de son chat. Face à tout ce beau monde, je suis un peu impressionnée. Difficile pour moi d’être à l’aise. Ce n’est pas simple de ressortir de sa zone de confort. Je me sens timide et réservée, mais c’est aussi comme ça que je suis par nature.
Enfin, je vois arriver mon ami et confident, sa présence ne me surprend pas, je sais qu’il aime ces événements, mais je ne l’avais pas informé de ma venue. Je suis ravie de le retrouver, nous prenons de nos nouvelles, la suite de la soirée est plus simple et je me sens plus à l’aise avec lui à mes côtés. Nous butinons de conversations en conversations sans tabous. Quel plaisir!
Emma de Paris Derrière prend la parole pour présenter l’ensemble de son équipe et des experts présents dans la salle, je réalise avec son discours que la vie d’un média parlant d’érotisme n’est pas simple, c’est un combat permanent pour trouver des financements. Pendant son allocution, mon œil est attiré par deux hommes enlacés qui s’embrassent, car tout le monde est plutôt sage. Je découvrirai plus tard qu’il s’agit des Chevaliers.
En fin de soirée, nous avons enfin le plaisir d’échanger plus longuement avec Eve. C’est très agréable de se retrouver. Elle a la gentillesse de m’offrir son livre « Osez le candaulisme » aux éditions Musardine, j’aime toujours autant les anecdotes que nous pouvons partager.
En partant je remercie Emma pour son invitation, je n’ai pas vraiment eu le temps d’aller me présenter et lui parler de mes projets, mais peu importe je suis rentrée de cette soirée avec le sentiment d’avoir renouer avec un monde dont je m’étais éloignée, avec l’impression de m’être un peu retrouvée aussi, et quel plaisir d’enfin oser être pleinement Lilou! Et c’est bien ça le plus important!
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Aux vibrations!
Le feeling, l’envie, l’attente. Le plaisir à chaque étape et pas uniquement lorsqu’il a lentement glissé ses doigts dans ma culotte. J’ai aimé savourer chaque instant, de discussion, de douceur, de caresse, de sexe, de sourires, de rires (même si certaines blagues ont nécessité une explication ; )
Prendre le temps de savourer, les bulles, ses mains sur mon corps, ses mots. Le sucer lentement, sensuellement, longtemps. Me mordre les lèvres à le sentir sur moi, en moi. Uniquement parée de mes chaussures.
J’ai aimé toutes ces histoires cocasses que nous nous sommes racontées en riant.
Deux cerveaux avec ce besoin de connexion, deux corps avides de sensations, deux coeurs parfois blessés ne voulant pas tomber amoureux, mais appréciant les émotions, les vibrations.
Cette rencontre ne se résume pas à ces heures passées dans une chambre aux draps roses, ou devant un verre. Cet homme me donne le sourire et du plaisir par cette insouciance et cette légèreté qu’il est bon de retrouver. Après avoir passé des mois sans envie de plaisirs solitaires, c’est un plaisir d’avoir envie de nouveau, en toute simplicité, en mettant de côté tout ce qui pourrait être compliqué.
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J’ai testé Tinder!
Ma vie de maman est prenante, et les amants ont plus de mal à trouver une place. Alors il est clair, qu’en terme de logistique j’ai envie que les choses soient simples! En 2017, en même temps que je me suis inscrite sur monster pour trouver un nouveau travail, je me suis également inscrite sur Tinder, pensant trouver le saint graal: un amant complice à proximité!
Ma journée: passer de Monster à Tinder, lequel viendra en premier: nouveau job ou nouvel amant? #JeudiConfession
— Lilou (@Lilou_libertine) April 27, 2017
Géolocalisation en temps réel. On connait la distance qui nous sépare, mais pas le lieu précis. J’ai joué le jeu, regardé pas mal de fiches, et j’ai eu plusieurs dizaine de match. Des conversations ont débuté, prenant pas mal de temps. Je dois à chaque fois expliqué ma situation de femme mariée, maman de deux enfants sur un site de rencontres pour « plan cul ». La formulation ne me va pas, car ce n’est pas que ça pour moi. Ce ne sont pas des libertins, mais ils trouvent ça « cool ». Deux hommes retiennent davantage mon attention. Il me plait de ne pas être Lilou à leurs yeux.
Le premier, un pianiste qui habite juste à côté de l’église de ma ville, je passe pas loin de chez lui à chaque fois que je vais chez la nounou. Pour le coup, on ne peut pas faire plus simple, à peine 5 minutes à pieds pour y aller, top! Nous échangeons sur la musique. Il semble être un artiste sensible. Après environ deux semaines, je profite d’une sieste des enfants pour aller rendre les livres à la médiathèque, je l’informe que je passe tout près. Il me dit, qu’il est en train de jouer du piano la fenêtre ouverte, il fait très chaud, plus de 35°C, j’ai une petite robe avec un décolleté plongeant. J’entends la musique, je m’approche, je lui dit bonjour par la fenêtre, nous échangeons quelques mots, des banalités. Ses doigts ne cessent de parcourir le clavier. Il alterne les morceaux les rythmes, c’est très agréable à écouter, mais au delà de ça, rien ne se passe. Il ne me propose pas d’entrer chez lui, ni un verre d’eau pour me rafraîchir. Souhaite-t-il qu’il se passe quelque chose? Ce n’est pas l’impression qu’il me donne, alors, après environ 20 à 30 minutes à rester en plein soleil devant sa fenêtre à l’écouter, je lui dit qu’il faut que je rentre chez moi. Il a manqué le déclic. Il est peut être timide, ou l’envie n’était pas là. J’ai souris en l’apercevant au supermarché plus tard, me réjouissant finalement que rien ne se soit passé car ça aurait pu être gênant vis à vis de ma famille qui était avec moi ce jour là.
Le deuxième, un homme de mon âge qui a de belles photos de lui, car oui, c’est une application où clairement on prend une décision en quelques secondes en regardant une photo! Il est à 20 minutes de voiture de chez moi, la discussion est sympa, au bout de quelques jours nous nous rencontrons. L’homme est accueillant, gentil, un peu sensible peut être. Je me demande pourquoi il est célibataire. Je l’imagine possessif dans une relation amoureuse. Nous finissons dans sa chambre, sans que ça me laisse un souvenir mémorable, c’est une première fois, je ne lui en tient pas rigueur. Je repars avec une étrange sensation, un je ne sais quoi que je ne sais expliquer, j’ai du mal à avoir totalement confiance. Il me propose de se revoir quelques jours plus tard, j’accepte. Le rendez-vous se passe mieux, on discute un peu plus, il me raconte son histoire sentimentale, ça me permet de me sentir déjà plus à l’aise. Au lit c’est mieux aussi, même s’il n’a toujours pas pris la peine de me donner du plaisir avec sa langue. Je lui raconte quelques histoires libertines, je lui parle des amies avec qui j’ai passé pas mal de bons moments. Quelques jours plus tard, il me demande par sms si je peux lui présenter mes amies libertines, je l’informe que si c’est ce qu’il souhaite ça me donnera moins envie de le voir, « je suis prêt à courir le risque », n’était évidemment pas la bonne réponse. Je n’ai présenté à mes amies que mes meilleurs complices et pas parce qu’ils me l’ont demandé, parce que j’en avais envie! Fin de l’histoire.
J’ai désinstallé Tinder. Je n’ai pas besoin de cette application, mon meilleur site de rencontre, c’est ce blog. Mon meilleur amant est déjà dans mon lit, pas envie de faire des rencontres juste pour faire des rencontres. Envie qu’une rencontre se fasse par évidence, envie qu’il y ait quelque chose qui se passe, ressentir une vibration, une envie forte, un « fuck yes »! Voilà deux ans que je n’ai pas fait une rencontre en tête à tête, que mes sorties libertines se sont faites principalement dans les saunas libertins, de façon anonyme, physique et beaucoup moins intellectuelles pour moi la sapiosexuelle. Un moyen de lâcher prise d’une certaine façon. Des rencontres agréables, mais sans complicité ni lendemain. Deux ans sans vraie rencontre, mais ne dit on pas que tout vient à point à qui sait attendre?
Oui, j’ai très bien fait d’attendre… Plus que quelques jours à patienter désormais pour vibrer dans une chambre d’hôtel réservée en « day-use ». Des centaines de kilomètres nous sépare au quotidien mais qu’est ce que j’affectionne ces évidences!
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Un vendredi soir à Paris
Il y a du monde à cette soirée qui marque la renaissance des apéros libertins. Tout le monde a la même envie de se revoir. J’y vais sans savoir qui sera là, mais avec la certitude qu’il y aura forcément des personnes que j’aurai plaisir à retrouver. J’ai prévenu mon mari que je ne m’interdis pas de prolonger la soirée si l’envie se ressent. J’ai acheté spécialement des chaussures à talons juste avant pour parer à toute éventualité. En entrant j’aperçois tout de suite, plusieurs personnes que je connais, et même un peu plus loin, l’un de mes anciens amants. Il vient à moi avec un grand sourire: « ça me fait super plaisir de te voir, j’ai quelqu’un à te présenter! »complètement métamorphosé et heureux grâce à son nouvel amour. Leur bonheur fait plaisir à voir. Et puis surtout il y a cette amie, que je retrouve, qui me saute dans les bras, m’embrasse chaleureusement, alors que nous ne nous sommes pas vues depuis longtemps et que les choses n’ont pas été simples entre nous. Elle aussi me présente celui qu’elle appelle tendrement « L’amour de moi ». Elle rayonne…
Mais je suis vite happée par l’atmosphère si chaleureuse de la soirée, voguant d’une personne à l’autre en tête à tête ou petit groupe, avec des conversations pertinentes, cocasses,joyeuses, délicieuses. Pour la première fois j’ose me présenter en tant que « Lilou », un challenge pour moi. Au moins trois femmes m’ont remercié pour mon blog, en me disant que ça les a aider à avancer sur leurs chemins. C’est toujours très touchant ce genre de témoignage. Tout le monde est heureux d’être là. Se retrouver, faire plus ample connaissance ou se rencontrer dans une atmosphère chaleureuse, conviviale et bienveillante. Le lieu choisi pour l’occasion est d’ailleurs très accueillant, même s’il n’est pas privatisé et que quelques clients ont dû être surpris par nos audaces. Voir une femme embrasser plusieurs hommes ou femmes dans la même soirée, et surprendre quelques mains baladeuses doit faire sourire.
La proposition de poursuivre la soirée au sauna est lancée. Mon amie me propose de dormir chez elle pour éviter de rentrer en taxi. J’accepte. Nous voilà trois hommes et quatre femmes en partance pour le sauna. J’ai juste adoré tous les instants de cette soirée, se sentir bien tous ensemble, qu’on ne se connaissent pas, peu ou très bien, nous avons plaisir à nous laisser aller à ces beaux moments d’intimité. J’en retiens de belles images de corps se mélangeant, de perte de repères au profit du plaisir, des complicités naissantes, des cris, des jouissances… Tout le monde en est sorti ravi.
A 3 heures, je me retrouve dans le canapé-lit de mon amie, elle et son homme sont dans leur chambre à côté, nous tombons de sommeil. A 7 heures, j’entends des petits bruits qui ne me laissent aucun doute. J’entrouvre la porte en chuchotant: « Vous voulez que je vous rejoigne? » Nul doute que la réponse est positive et nous embarque dans un délicieux trio. Après les croissants et pains au chocolat, je les quitte heureuse de ces heures suspendues dans le temps.
Me voilà allongée sur l’herbe, les enfants jouent autour de mon mari et moi, la fatigue se ressent, mais je savoure ce plaisir simple et j’ai tout simplement un large sourire aux lèvres grâce à ces images qui tournent en boucle dans ma tête. Toute la journée les petits mots gentils sont venus faire vibrer mon téléphone aux bons souvenirs de cette soirée.
PS: un grand merci à Adam et Valeska les organisateurs de cette soirée!
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Transformation
Il y a quelques années, une petite graine est venue se planter dans mon esprit. Une envie, un fantasme de liberté: appliquer à ma vie professionnelle, ce que j’ai réussi à mettre en place dans ma vie privée. La liberté, valeur clé de mon épanouissement, je l’aperçois désormais un peu plus. Mes idées évoluent, et pas à pas, j’avance sur mon chemin. Mon contrat se termine à la fin de l’année, mon envie de devenir coach se dessine, j’ai commencé une formation pour me sentir à l’aise dans ce futur rôle et pouvoir appréhender toutes les situations. Les planètes s’alignent désormais! Je l’entrevois.
Il me reste encore beaucoup de choses à définir: mon identité, ma spécialisation, ma clientèle cible… Voilà des jours, des semaines que ces questions hantent mon quotidien. Je souhaite vivement être cohérente, être vraie, être moi. Et puis un constat, cet alignement nécessitera, non pas une évolution, mais une transformation. Il est important de permettre à la femme que je suis devenue d’être à l’aise, d’accompagner les femmes et les couples sur leur chemin, d’assumer au grand jour ce que je suis, d’oser parler d’intimité ouvertement. La conséquence est que ce personnage de Lilou et ce lieu que j’ai créé il y a 12 ans et qui prend beaucoup de place, évoluera désormais dans un milieu plus restreint, protégé par un mot de passe. C’est la solution que j’ai trouvé pour avancer en adéquation, avec ce que je suis, pour assumer de plus en plus et oser mes envies. De chrysalide, devenir papillon.
Photo d’illustration trouvée sur le compte flickr de Christina Evans
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Le prof de français
Il était souvent habillé d’un long manteau noir. Il avait un grand sourire avec des canines pointues qui pouvaient me faire penser à Dracula, en plus sympathique toutefois. Il m’impressionnait parfois. Il avait même pas 30 ans, et moi j’étais une jeune fille sage de 5ème. Il avait une façon singulière d’enseigner le français, parce qu’il était rétro et moderne à la fois laissant la part grande à ses leçons de moral. Ce qui lui importait le plus ce n’était pas la conjugaison ou la grammaire, mais bien de sensibiliser nos esprits, de nous mener à nos propres réflexions, de faire de nous des êtres capables d’avoir le sens critique et de développer nos opinions.
Son dernier cours de l’année scolaire fût un long discours évoquant le fameux « Big brother is watching you » de Geoge Orwell. Lire « 1984 » était à ses yeux plus important que réciter le présent, le passé simple ou le futur antérieur. « Vous pouvez oublier toutes les leçons que j’ai pu vous enseigner, mais surtout n’oubliez pas que vous êtes libres! ».Aujourd’hui, assurément, la liberté et l’écriture ont une place importante dans ma vie. Et je souris en réalisant que cet homme de lettres est même plus jeune que certains amants qui ont partagé mon lit!
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L’âge de raison?
Je participe souvent aux soirées organisées par le CE de mon entreprise, la convivialité est au rendez-vous et les sorties proposées sont sympas: expo, resto, escape game, quizz musical… Cette fois c’est le billard qui est à l’honneur, j’y jouais adolescente avec mon père, ou plus tard lors de nos sorties entre amis, mais ça fait plusieurs années que je n’ai pas touché une queue.
Les règles sont rappelées à l’assemblée, et les équipes sont formées, mon partenaire est un jeune homme de 25 ans nouvellement recruté, un petit look à la Harry Potter avec ses lunettes, classe dans sa chemise blanche et son nœud papillon. Nous avions déjà discuté quelques jours auparavant et cette soirée est l’occasion de faire plus ample connaissance, mais les choses sont claires, le billard est le seul jeu entre nous, la relation est amicale, point de séduction, « no zob in job » ça a toujours été mon état d’esprit.
La salle se rempli avec le temps, et bientôt trois hommes s’installent à la table d’à côté. Dès que je les vois, je me surprends à me faire la remarque qu’ils sont plutôt mignons, que la consommatrice d’hommes que j’ai pu être se laisserait bien tentée par celui là avec son bouc, ou son voisin bien apprêté. Physiquement, c’est clair qu’ils sont à mon goût et je sais exactement dans quel ordre je tenterai ma chance avec eux si j’allais les aborder.
Oui mais voilà, ça j’avais oublié en m’habillant ce matin qu’il y avait cette soirée, et je ne me sens pas du tout séduisante avec mon pantalon/pull. Je ne suis pas du tout armée pour tenter la moindre séduction.
Et puis, eux aussi, à l’instar de mon collègue, sont jeunes, ils ont au moins cinq ans de moins que moi, voir dix. Ils viennent ici entre amis, comme je le faisais il y a des années.
Enfin, comment séduit-on des hommes que l’on trouve charmant quand, on est mariée avec deux enfants et entourée de ses collègues?
Je suis souvent passée par Internet pour mes rencontres, ça permet d’expliquer qui je suis, de m’assurer que la situation est claire et acceptée.
Je suis restée bien sage cette fois, leur jeunesse, me faisant prendre conscience que le temps passe pour moi. Il y a une dizaine d’années je pouvais plus facilement tout envisager, mais je me laissais toujours séduire. Aujourd’hui, je suis contente de constater que je sais ce qui m’attire. J’envisage davantage oser entrer dans un jeu de séduction face à quelqu’un qui me plait, dans un autre contexte en tout cas…
La prochaine fois en tout cas, je prendrai soin de sortir jupe et décolleté!
Je crois qu’il va falloir que je me fasse à l’idée, je risque d’être bientôt une « cougar »…Soirée sympa. Plus d’hommes que de femmes. Ceux de la table d’à côté sont plutôt mignons, mais avec probablement 5 ou 10 ans de moins que moi! Je vieillis… pic.twitter.com/5VerAW9Uj0
— Lilou (@Lilou_libertine) 21 février 2019